« Dans les célébrations liturgiques, chacun, ministre ou fidèle, en s'acquittant de sa fonction fera seulement et totalement ce qui lui revient en vertu de la nature de la chose et des normes liturgiques ».
(Sacrosanctum Concilium 28)
Dans ce rassemblement, personne n'est spectateur muet, mais tous sont acteurs et doivent prendre la place qui leur revient.
a) le célébrant est le président de l'assemblée. Il est le signe de la présence réelle du Christ, d'où le port de la chasuble et sa place au centre du sanctuaire. Présence réelle du Christ- non pas en fonction de ses qualités humaines personnelles mais en vertu de son ordination – et agissant au nom du Christ, il devient l'intermédiaire entre Dieu et le peuple. Il s'adresse aux fidèles au nom de Dieu (salutations, homélie) et s'adresse à Dieu au nom des fidèles (oraisons ; Prières eucharistiques.)
b) le diacre assiste le célébrant, proclame l’Évangile, prêche et distribue aux fidèles le Corps et le Sang du Christ. Il est pour tous, le signe du Christ-Serviteur.
c) les lecteurs et le psalmiste remplissent la haute mission de proclamer la Parole de Dieu : première lecture, psaume s'il n'est pas chanté, deuxième lecture.d) les servants assistent et aident le célébrant et l'assemblée. Par leur présence et la beauté de leurs gestes, ils soutiennent la prière de toute l'assemblée et participent à la beauté de la cérémonie pour glorifier Dieu.
e) le chantre-animateur est un laïc qui guide les mouvements et les prières des fidèles (donne la page, les couplets, la façon de partager le chant). Il doit être discret et savoir se retirer.
f) le soliste et la chorale ont une place importante pour la beauté de la célébration. Ils guident et soutiennent la prière de l'assemblée.
g) l'assemblée n'est pas un ensemble de personnes occupées pour elles-mêmes.
Elle est diverse, intergénérationnelle. C'est un « acteur » très important avec sa partie propre dans les dialogues, les acclamations et les gestes, le chant. Elle est invitée à une participation active.
h) l'organiste ou les musiciens soutiennent la prière de tous.
i) le sacristain a une tâche humble et discrète dans la préparation et le suivi de la célébration.
Nous prions avec notre corps comme avec notre esprit. Les gestes de l'assemblée chrétienne sont communautaires, ils expriment l'union profonde des esprits et des sentiments qui animent toute l'assemblée.
a) le signe de la croix : c'est le signe de notre appartenance au Christ. Ce geste débute et conclut la messe, comme pour toute prière. C'est au jour de notre baptême que nous avons été marqués pour la première fois du signe de la croix.
b) la position debout : c'est une position de dignité et de liberté. C'est en fait l'attitude des ressuscités. Nous nous tenons debout avec la fierté de ceux qui sont ressuscités avec le Christ. C'est debout que nous recevons la communion, gage de notre résurrection.
c) la position assise : ce n'est pas seulement une position de repos. C'est l'attitude de ceux qui se recueillent pour écouter et recevoir avec calme la Parole de Dieu et la faire pénétrer dans leur cœur.
d) la position à genoux : c'est l'attitude du pécheur face à l'infinie sainteté de Dieu. Elle exprime notre petitesse et notre pauvreté.
e) en marche : la procession lente, ordonnée accompagnée de chants est le signe que nous sommes en marche vers Dieu. La procession, comme au moment de la communion marque notre volonté personnelle d'aller ensemble vers le Seigneur.
f) génuflexion et inclination : la génuflexion, en fléchissant le genou droit jusqu'à terre, est l'expression de notre sentiment d'adoration face à Dieu devant qui « tout genou fléchit ». Ph2
« Elle est donc réservée au Saint Sacrement et à la Sainte Croix ». PGMR 274
L’inclination se fait « devant l’autel […] et dans la récitation du Symbole, aux mots Et incarnatus est (Par l’Esprit Saint, il a pris chair) ». PGMR 275 b
« Peuple dont la vocation est de faire monter vers Dieu les prières de toute la famille humaine; peuple qui, dans le Christ, rend grâce pour le mystère du salut en offrant son sacrifice » PGMR 5
I - La prière d'adoration et de louange : celle de l'émerveillé (expression favorite : je t'aime)
L'adoration est l'expression de l'émerveillement. C'est l'aspect le plus contemplatif de la prière. C'est une manière de dire à Dieu "je t'aime". On peut déboucher alors sur la louange qui chante Dieu car il est Dieu, source de toute vie, Amour par excellence.
Dans l'Ancien Testament, on repèrera :
- le chant de Moïse et des Fils d'Israël : "Je veux chanter le Seigneur" (Ex 15, 1-18) ;
- celui de David : (2S7, 21-29) ;
- celui de Tobit : (Tb 13, 1-18) ;
- ou encore celui de Judith : (Jdt 16, 1-17).
Dans le Nouveau Testament, les textes les plus connus sont :
- le Benedictus de Zacharie :
"Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, parce qu'il a visité son peuple" (Lc 1, 68-79).
- Le Magnificat de Marie :
"Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s'est rempli d'allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur." (Lc 41, 46-55)
Dans la liturgie : les Hymnes, le chant du Gloria, la Préface, les Sanctus et les prières eucharistiques.
II - La prière de pardon : celle du pauvre, du repentant (mot favori : pardon)
C'est celle dans laquelle chacun reconnaît sa misère, sa pauvreté, son péché.
C'est l'appel à la miséricorde de Dieu en même temps que l'exercice du pardon à l'égard des autres, car le pardon qu'on reçoit et celui que l'on donne sont liés.
Elle retisse le lien à Dieu, elle cherche sa présence.
La Bible nous montre des exemples de demande de pardon :
- ainsi Abraham invoquant le pardon de Yahvé pour Sodome (Gn 18, 16-33) :
- Le Psaume (Ps 51, 4) : "Lave-moi tout entier de ma faute".
- L'Evangile de Luc 5, 12 : la supplication du lépreux
23, 34 : celle de Jésus : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font".
- les Actes des Apôtres (7, 60) : la prière d'Etienne avant sa lapidation :
Dans la liturgie : L'acte pénitentiel et ses 4 formules. Le geste de la fraction.
III - La prière de demande : celle du quémandeur (mot favori : s'il te plaît)
C'est la prière la plus fréquente, la plus instinctive, la plus populaire (ex. : pour obtenir le succès à un examen, une guérison...) Pourquoi éprouvons-nous le besoin d'avertir Dieu de ce qui donne du souci, de l'informer ?
Dans le Nouveau Testament, Jésus nous initie à cette forme de prière :
- Jésus engage à introduire nos demandes : Lc 11, 9-13 Mt 21, 22.
- Il indique de même les obstacles à briser pour obtenir satisfaction : (Mt 5, 24).
- Il donne le contenu de la prière de demande : prière pour les autres, prière pour tous (Jn 17, 20).
- Enfin Jésus, dans ses derniers instants, nous propose d'ouvrir notre cœur à ce que Dieu cherche à nous donner, à ce qu'il estime vraiment utile pour nous :
"Cependant, que ta volonté soit faite et non la mienne" (Lc 22, 42).
On ne peut donc demander à Dieu tout et n'importe quoi.
Dans la liturgie : la Prière universelle.
IV) La prière d'action de grâces : celle du ravi (mot favori : merci)
Cette prière remercie Dieu pour les joies de la vie. Elle va cependant au-delà. C'est une action, une activité, une prise de participation, un engagement pour aujourd'hui et pour demain dans le développement de la vie avec Jésus.
Rendre grâces, cela veut dire « redonner, relancer, répandre ce que l'on a reçu. Et ce qu'on a reçu, ce n'est pas tel ou tel bienfait, c'est Dieu lui-même.»
Dans la Nouveau Testament :
Jésus a donné l'exemple de la reconnaissance :
- Mt 11, 25 : "Père, je te rends grâce d'avoir révélé ton nom aux petits."
- Jn 11, 41 : "Père, je te rends grâce de ce que tu m'exauces toujours."
De même au moment de la multiplication des pains (Mt 15, 36) et de la Cène (Mt 26, 27).
Paul recommande l'action de grâces avec insistance :
- "Grâces soient rendues à Dieu, par Jésus Christ, notre Seigneur" (Rm 7, 25)
- "En toute situation, soyez dans l'action de grâces, car c'est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus" (1 Th 5, 18).
- et encore 2 Co 9,15 ; 1 Tm 1, 12 ; Co 3, 16.
Dans la liturgie : L’action de grâces après la communion.
Les couleurs de la prière, on le voit, prennent la couleur de nos paysages intérieurs.
Écoutons notre cœur quand nous parlons à Dieu ; jetons-y le poids de nos souffrances,
la légèreté de nos bonheurs.
Devant Dieu, nous sommes des êtres de chair. Allons vers Lui, de tout notre cœur.
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