La Sainte Famille, bois polychrome, 1674, retable classé, église de Notre-Dame de Bodilis
Marie, jésus et joseph avancent vers nous en se donnant la main, la scène est si simple et si réaliste que n'importe quelle famille peut s'identifier à cette famille. Ce sont des parents tenant par la main un enfant bien portant. Joseph tient dans la main gauche le bâton fleuri ou le lys qui sont ses attributs, Marie baisse les yeux vers nous et nous prend à témoin, Jésus regarde ailleurs un peu rêveur. Au-dessus d'eux et sortant d'un nuage plane la colombe de l'Esprit qui les désigne comme la Sainte Famille, une Sainte Famille très humaine.
Ci-dessus, chape de Saint Pierre de Brest.
A droite, chape de Riec-sur-Belon
LE PÉLICAN, chape de saint Pierre de Brest et chape de saint Pierre de Riec sur Belon.
Le pélican est une image forte du christianisme qui ornait souvent les tabernacles, les vases sacrés ou les parures liturgiques et dont saint Augustin fut le premier à faire la comparaison avec le Christ. Selon la légende le pélican s'ouvre le poitrail à coups de bec pour nourrir ses petits de son sang. Dans le bestiaire religieux cette image symbolise le Christ qui se sacrifie pour sauver l'humanité et le motif du pélican devient symbole de l'amour de Jésus et de l'eucharistie.
LA CÈNE, bois doré XVIIe siècle, église Notre Dame de Roscudon à Pont-Croix
La Cène qui décore l'autel de l'abside de l'église de Pont-Croix a été sculpté d'après une gravure flamande qui a servi de modèle. Jésus prend son dernier repas entouré de ses douze apôtres, devant lui sur la table le plat avec l'agneau pascal, à droite Pierre reconnaissable à sa calvitie, à gauche Jean jeune et imberbe. C'est le moment où Jésus annonce que l'un d'eux le trahira et chacun s'interroge avec anxiété ou interpelle Jésus, "pas moi" s'exclament ils. Judas se lève de son tabouret à cet instant, prêt à partir, se désignant du doigt et tenant de sa main droite la bourse des trente deniers qui l'identifie. La plupart des artistes ont choisi de représenter cet épisode dramatique qui précède l'institution de l'eucharistie.
TRINITÉ, statue polychrome, XVIIIe siècle, église Notre dame des Carmes, Pont-l'Abbé
Dieu le père est représenté comme un homme âgé, assis sur un trône, revêtu d'une chape rouge et portant la tiare papale sur la tête ; il tient la croix de son fils jésus qu'il présente à notre compassion et la colombe qui représente le saint Esprit relie le père au fils. Cette illustration de la Trinité a été fréquente depuis le Moyen-Age jusqu'au XVIIIe siècle, parfois c'était trois personnages identiques, plus tard le symbole du triangle a été utilisé mais le dessein était toujours le même, c'était le défi de rendre visible l'invisible et d'affirmer le dogme de la Trinité en le matérialisant.
Dans l'église Saint Julien de Châteauneuf du Faou, Paul Sérusier, qui vivait sur place, a orné le baptistère de peintures murales en 1914-1915. Inspiré des peintres primitifs siennois qui véhiculent l'iconographie byzantine, il situe la scène sous une arcade gothique et représente les personnages en formes plates et simplifiées. L'archange Gabriel apparait dans le ciel tenant un phylactère de salutation à la Vierge. Marie se tient en prière dans sa maison au carrelage géométrique devant une tenture rouge, à ses pieds un vase de lys symbolise sa pureté et les trois fleurs sont une évocation de la Trinité. Le jardin clos où poussent les roses, Hortus Clausus des livres d'heures médiévaux, se situe derrière elle. De part et d'autre des anges hiératiques* veillent, mains croisées soulignant la dimension spirituelle de l’Annonciation.
* Qui a un caractère de majesté sévère, d'immobilité ou de gravité, qui semble imposé par un rite ou une tradition.
La magnifique chasuble rose framboise de Quimerc'h était portée le 3è dimanche de
l'Avent (Gaudete, réjouissez-vous) et le 4è dimanche du Carême. Il s'agit d'une chasuble du 19è siècle de forme violon, brodée d'un orfroi* en croix, ornée au centre de l'agneau pascal sur un
fond de motifs floraux brodés. L'agneau pascal couché sur la croix et portant les sept sceaux de l'Apocalypse, est symbole du sacrifice du Christ.* Un orfroi est une bande de
broderie d'or
Le calvaire de Plougonven sculpté en 1554 et réalisé en kersanton représente la vie de Jésus. Parmi ces scènes imagées le baptême du Christ montre la figure du précurseur, Jean le Baptiste versant l'eau du Jourdain sur la tête de Jésus agenouillé. Vivant en ermite Jean Baptiste est représenté selon la tradition, vêtu d'une peau de chameau dont la tête pend entre ses pieds et il verse l'eau avec une coquille qu'il tient dans sa main droite suivant l'iconographie ancienne transmise par les icônes.
Articles rédigés par Catherine Puget,
Membre de la Commission d'Art Sacré, diocèse de Quimper et Léon
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