FLAGELLATION, vitrail de Saint Nicolas du Pélem (22), XVe siècle
La Passion du Christ est illustrée dans le vitrail ornant la maitresse vitre de l'église et l'épisode de la Flagellation est particulièrement parlant. Jésus attaché à la colonne par des cordes est frappé sauvagement par des soldats armés de fouets tandis qu'à ses pieds une sorte de nain armé d'une épée finit de le ficeler avec une corde. Jésus a déjà la pâleur verdâtre d'un cadavre, des gouttes de sueur perlent sur son visage et sur son corps, il ferme les yeux de douleur et toute son attitude indique qu'il accepte de subir son sort. La scène est rendue avec un incroyable réalisme tant la cruauté des hommes que la sérénité souffrante du sauveur qui accomplit son sacrifice.
LE BAPTÊME DU CHRIST, peinture sur bois, Andrea del Verrochio, 1475, musée des Offices, Florence
Le Christ est en prière, les mains jointes, tandis que Jean verse de l'eau sur sa tête et que du ciel le Père, dont on aperçoit les deux mains, laisse tomber les mots "celui-ci est mon fils bienaimé". Jean le précurseur, vêtu en berger, tient dans sa main gauche le bâton surmonté d'une croix et un phylactère qui porte l'inscription "Ecce Agnus " (voici l'Agneau) et annonce le sacrifice de Jésus à venir. Les deux personnages ont les pieds dans l'eau et les regards sont chargés d'intensité. Sur la gauche deux anges tiennent le vêtement du Christ. Le mélange d'idéalisme et de réalisme dans l'exécution du tableau évoque la dimension spirituelle de l'évènement, le Mystère de la Foi.
C. Puget - CDAS
L'ADORATION DES MAGES, Andrea Mantegna, vers 1500 (Getty Museum)
L’Épiphanie est la présentation de l'enfant Dieu au monde. Les mages regardent Jésus avec une intensité qui rend hommage au sauveur. Melchior qui représente l'Europe offre l'or, Gaspard qui représente l'Asie offre l'encens et Balthazar qui représente l'Afrique offre la myrrhe.
Joseph, Marie et Jésus regardent les présents, les mages s'inclinent avec vénération, aucune anecdote dans ces regards croisés, le peintre va à l'essentiel et traduit un moment de grâce et de silence.
C. Puget - CDAS
NATIVITÉ : Mosaïque de la Nativité, basilique Santa Maria du Trastevere, Rome, 1291
Encore inspirée des icônes byzantines avec son fond d'or, la Nativité de Cavallini est placée dans une grotte où Marie allongée nous regarde et nous prend à témoin du mystère qui se déroule sous nos yeux. La terre s'ouvre pour que naisse le Sauveur. L'âne et le bœuf veillent sur l'enfant Jésus emmailloté qui porte déjà le nimbe crucifère annonçant sa passion. L'ange annonce au berger la grande nouvelle tandis que l'enfant qui n'a rien vu joue d'un instrument de musique à côté du troupeau et de son chien. Assis aux pieds de la Vierge, Joseph est songeur, inquiet de l'avenir, toujours protecteur. Deux anges se prosternent devant Marie et Jésus abrités dans la grotte surmontée d'une étoile qui les désigne avec trois rayons de lumière symbole de la Trinité.
TRINITÉ, retable de Boulbon de la collégiale saint Agricol, Avignon XVIe siècle (musée du Louvre)
Jésus le Christ ressuscité sort de son tombeau portant encore la couronne d'épines sur son front, d'une blancheur encore cadavérique tandis que Dieu son père apparait dans une fenêtre sur la gauche et le regarde avec une grande compassion. La colombe de l'Esprit, née de leurs souffles entre leurs bouches, fait le lien entre le père et le fils unis par les rayons d'or qui matérialisent le mystère de la Trinité. Les trois auréoles dorées renforcent cette unité et la croyance en ce dogme de la Trinité est confirmée par l'inscription en latin "telle est notre foi".
LA PENTECÔTE, retable de l'église de Kalkar, Allemagne, XVIe siècle
Marie est assise au centre, dans une attitude modeste, les yeux baissés sur son livre, entourée des douze apôtres, tous en prière et recueillis, Pierre et jean occupant le premier plan de cet espace clos. La colombe de l'Esprit envoie ses rayons sur chacun d'eux sous forme d'une flamme au-dessus de leurs têtes. On sent le silence qui règne, l'intensité du moment, la concentration des personnages plongés dans leur vie intérieure, la foi qui les habite. Cet évènement extraordinaire, l'Esprit qui repose sur eux, est traduit par le peintre flamand avec toute la retenue et la réserve septentrionale qui intériorise l'émotion tout en nous la faisant partager.
RÉSURRECTION, retable d'Issenheim, Mathias Grünevald, XVIe siècle
Le Christ auréolé de lumière, projeté hors de son linceul, s'élève au-dessus de son tombeau montrant les stigmates sur les paumes de ses mains.
Figure dynamique de l'espérance après la douleur de la crucifixion, sa tête irradie au centre d'un halo lumineux où les traits de son visage se fondent mais son regard reste fixé sur nous.
La Résurrection représentée dans la tradition occidentale comme la victoire de la lumière divine sur les ténèbres de la mort.
ANASTASIS (en grec : remontée) fresque de l'église Saint Sauveur in Chora, XIVe siècle, Istanbul
Le Christ ressuscité, dans son lumineux vêtement blanc entouré d'étoiles, descend aux enfers dont il a brisé les portes pour tirer Adam et Eve de leurs tombeaux, entourés des justes qui sont en attente.
Il les empoigne vigoureusement par le poignet pour les délivrer et les emmener auprès de son père. C'est ainsi que la tradition religieuse byzantine représentait la Résurrection, l'Anastasis témoigne du salut apporté par la mort et la Résurrection de Jésus. Le regard du Christ tourné vers nous invite à entrer dans le Mystère.
Articles rédigés par Catherine Puget,
Membre de la commission d'Art Sacré, diocèse de Quimper et Léon
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